Premiers congés payés, premières vacances pour beaucoup !
1936, voilà un été pas comme les autres pour les Français. Pour la première fois, les travailleurs savourent le bonheur d'être en vacances. C'est un progrès social considérable. Jusque là, seule une catégorie de travailleurs avait droit au repos rémunéré : les fonctionnaires auxquels Napoléon III avait accordé deux semaines de vacances en 1853. Au XIXème siècle, on est encore loin des vacances pour tous. Pour y parvenir, il faut attendre le printemps 1936 et l'avènement du Front populaire.
Ce parti proche des travailleurs suscite un immense espoir. Un gigantesque mouvement de grève éclate juste
après son arrivée aux affaires : ce sont les grèves joyeuses. Les usines sont occupées, on danse, on pique-nique, on chante et on
revendique de meilleurs salaires, une limitation de la durée du temps de travail et bien sûr des congés payés.
Or, ce dernier point n’est pas du tout prévu par le Front Populaire. Mais les grèves joyeuses en font une revendication de premier
plan.
Le message est entendu par le nouveau Président du Conseil: Léon Blum dépose un projet de loi qui est adopté à la quasi unanimité par la
Chambre des députés et le Sénat. Le 20 juin 1936, la France officialise ce que l'on considérait comme une utopie : le droit à deux semaines
de congés payés par an.
Si certains travailleurs se précipitent dès l’été 36 dans les stations balnéaires, autrefois réservées aux plus aisés comme Deauville, il
faut attendre les années 50 pour voir les premières grandes vagues de touristes débarquer sur les plages. Et leur nombre ne cessera
d’augmenter avec l’instauration d’une troisième puis d’une quatrième semaine de congés en 1956 et 1969.
Le Parti Socialiste de François Mitterrand offrira même une cinquième semaine de congés payés en janvier 1982.
Désormais, partir en vacances n'est plus un luxe, c'est un rituel partagé par près de 35 millions de Français chaque année.
First paid leave, first vacation for many!
1936, a summer like no other for the French. For the first time, workers enjoyed the joy of being on vacation.
This was a considerable social advance. Until then, only one category of workers had the right to paid rest: civil servants to whom Napoleon
III had granted two weeks of vacation in 1853. In the 19th century, vacations for all were still far from being possible. To achieve this,
they had to wait until the spring of 1936 and the advent of the Popular Front.This party, close to the workers, aroused immense hope. A
gigantic strike movement broke out just after its arrival in power: these were the happy strikes. Factories were occupied, people danced,
picnicked, sang and demanded better wages, a limitation of working hours and of course paid holidays.
However, this last point was not at all foreseen by the Popular Front. But the happy strikes made it a major demand.
The message was heard by the new President of the Council: Léon Blum tabled a bill which was adopted almost unanimously by the Chamber of
Deputies and the Senate. On June 20, 1936, France made official what was considered a utopia: the right to two weeks of paid holidays per
year.
If some workers rushed to the seaside resorts in the summer of 1936, formerly reserved for the wealthiest, such as Deauville, it was not
until the 1950s that the first large waves of tourists arrived on the beaches. And their number would continue to increase with the
introduction of a third and then a fourth week of vacation in 1956 and 1969.
François Mitterrand's Socialist Party would even offer a fifth week of paid vacation in January 1982.
From then on, going on vacation was no longer a luxury, it was a ritual shared by nearly 35 million French people each year.
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