L’incroyable évasion de la prison la plus sécurisée de France - Partie II
C'est décidé, Colombat sera le premier à s'évader de la prison du Mont-Saint-Michel ! Lorsqu’il en parle
à ses co-détenus Lepage et Blondeau, ces derniers tentent de le décourager. Mais Colombat y croit. Grâce à ses travaux dans l'église, il
dispose de quelques cordages et d’une lanterne. Et lors de la nuit de l’incendie, il a récupéré par hasard un clou qui va se révéler d’une
grande utilité.
Jour après jour, Colombat s’en sert pour gratter patiemment les joints autour d’une dalle de sa cellule. Une fois celle-ci décelée, il
entame le creusement d’un tunnel vertical. Après sept mois de labeur, il a déjà creusé un trou de 6 mètres de profondeur. Dégageant un
gros bloc de pierre, il découvre alors un drôle de souterrain qui passe à l’aplomb de sa cellule avec une odeur infecte. Il s’y glisse 4
jours après et avance à plat ventre une torche dans la main et découvre des ossements d’anciens prisonniers jetés aux oubliettes. Il
continue à ramper et au bout de ce tunnel, il se trouve face à un mur qu’il pense être la muraille de la prison. Huit jours plus tard, il la
perce et découvre qu’il se trouve à mi-hauteur des remparts.
En discutant avec les gardiens, il connaît bien les marées. Il choisit donc son jour et son heure de façon à pouvoir rejoindre la terre
ferme à pied sec. La nuit du 24 Juin 1835, un orage éclate. Colombat se coupe les cheveux et avec des draps imite la forme d’un corps dans
son lit. Il confie à Blondeau et Lepage le bout d’une corde et s’enfonce dans son tunnel en déroulant l’autre extrémité.
Il faut qu’il évite les sables mouvants et qu’il se dépêche avant que la marée ne remonte. Il entend un coup
de canon lorsqu’il atteint la côte : l’alarme est donnée. Mais personne ne le rattrapera. C’est en Belgique qu’il trouve refuge avant de
s’exiler sur Guernesey.
Il ne remettra les pieds en France que 13 ans plus tard, en 1848. La IIième République remplace la Monarchie de Juillet et les prisonniers
politiques sont amnistiés. Colombat trouve alors une auberge à Caen, en Normandie, où il aime raconter aux clients son exploit. Il en fera
même un livre intitulé “Souvenirs d’un prisonnier d’état”.
Quant au Mont-Saint-Michel, il restera une prison jusqu’en 1863.
The Incredible Escape from France's Most Secure Prison - Part II
It's decided, Colombat will be the first to escape from the Mont-Saint-Michel prison! When he tells his fellow
prisoners Lepage and Blondeau, they try to discourage him. But Colombat believes in it. Thanks to his work in the church, he has some ropes
and a lantern. And on the night of the fire, he accidentally finds a nail that will prove very useful.
Day after day, Colombat uses it to patiently scrape the joints around a slab in his cell. Once it is discovered, he begins digging a
vertical tunnel. After seven months of work, he has already dug a hole 6 meters deep. Uncovering a large block of stone, he discovers a
strange underground passage that passes directly above his cell with a foul smell. He slipped in 4 days later and advanced on his stomach
with a torch in his hand and discovered the bones of former prisoners thrown into the dungeons. He continued to crawl and at the end of this
tunnel, he found himself facing a wall that he thought was the prison wall. Eight days later, he pierced it and discovered that he was
halfway up the ramparts.
By talking to the guards, he knew the tides well. He therefore chose his day and time so that he could reach dry land on foot. On the night
of June 24, 1835, a storm broke out. Colombat cut his hair and with sheets imitated the shape of a body in his bed. He gave Blondeau and
Lepage the end of a rope and went into his tunnel, unrolling the other end. He had to avoid the quicksand and hurry before the tide
came in. He heard a cannon shot when he reached the coast: the alarm was raised. But no one would catch him. He found refuge in Belgium
before going into exile on Guernsey. He
would not set foot in France again until 13 years later, in 1848. The Second Republic replaced the July Monarchy and political prisoners
were granted amnesty. Colombat then found an inn in Caen, Normandy, where he liked to tell customers about his exploits. He even wrote a
book about it entitled “Memories of a State Prisoner”.
As for Mont-Saint-Michel, it remained a prison until 1863.
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